Déléguer ? Surtout pas !
De douloureuses histoires ressurgissent quand vous pensez à toutes les fois où vous avez essayé et où cela s’est terminé en “touché-coulé”.

Vous vous êtes mordu les doigts, arraché les cheveux, vous avez attrapé des sueurs froides, frôlé la syncope ?

Et si je vous révélais ce qui nous empêche de déléguer, pour que nous ne disions plus “ah, si j’avais su !”.

1. La peur de la douche froide

Nous avons tous vécu au cours de nos différentes collaborations, de malheureuses expériences en matière de délégation.
D’ailleurs, j’en ai fait les frais plus d’une fois :

  • En confiant une mission à l’un de mes équipiers, le travail n’a pas été terminé à temps et j’ai dû facturer le mois suivant.
  • Une fois, j’ai passé une nuit blanche à rattrapper des erreurs afin de pouvoir rendre un travail de qualité dans les temps.
  • Une autre fois, j’ai dû négocier pendant 1h au téléphone pour obtenir un délai supplémentaire. Tout ça pourquoi ? Parce que j’avais délégué…

Ça vous rappelle de mauvais souvenirs ?
Désormais, vous ne faites plus confiance aux autres. Si jamais l’idée de déléguer vous effleure l’esprit, vous vous raisonnez en bougonnant : « Bah, on est mieux servi que par soi-même ».
À cause  de ces fâcheux épisodes, vous avez peur de reproduire les mêmes erreurs.
Et c’est bien normal, mais comme le dit Henry Ford :  « L’échec n’est qu’une opportunité de recommencer plus intelligemment. »

Les mauvaises expériences ne viennent pas
que des autres, mais aussi de soi.

Et si on arrêtait de rejeter la faute sur l’autre et que l’on prenait la responsabilité de ses propres expériences ?
Je m’explique.
Un jour, j’ai envoyé un mail à un collaborateur et je n’ai pas pris le temps de lui expliquer les intentions du client. Après tout, « il a l’habitude de travailler pour moi, il saura quoi faire ». Sauf que ce client était très à cheval sur le style et celui que mon collaborateur a choisi ne lui convenait pas.
J’ai dû écouter sans broncher des remarques désagréables que mon collaborateur aurait dû essuyer à ma place. Je me suis promis de le lui rappeler à mon retour au bureau.
Si je m’étais posé 5 minutes avec lui pour le lui expliquer, cela m’aurait évité une douche froide, une perte de temps, un travail inutile et une bonne leçon d’humilité…
Vous voyez où je veux en venir ?
« La prochaine fois, je ferai mieux » signifie que vous pouvez à nouveau déléguer, en clarifiant vos intentions.

2. La peur de perdre sa valeur

Avez-vous déjà pensé comme moi : « Si je délègue, alors je ne sers plus à rien » ?
Je me suis aperçu que ce raisonnement venait en fait d’un problème d’estime de soi : comme si pour être quelqu’un il fallait exercer telle ou telle fonction. Aussi, en confiant à l’autre ce que je sais faire moi-même, c’est comme si je régressais : bref, je crois perdre ma valeur.

Heureusement, j’ai pu expérimenter « l’esprit d’équipe ».

Pendant longtemps, j’ai mis à jour des tableaux Google Spreadsheet pour assurer le suivi de mon entreprise.
En donnant cette tâche à Rémy qui gère la partie administrative de Progressif Media, celui-ci a eu l’idée d’interconnecter les différents tableaux entre eux. Ainsi, la mise à jour de ces tableaux prend aujourd’hui deux fois moins de temps qu’avant.
Il a contribué à améliorer une procédure qui nous a fait gagner un temps remarquable, parce qu’il a osé me le proposer, parce que j’ai osé déléguer.
J’ai pu lire dans ses yeux de l’autosatisfaction et une grande fierté. J’ai été fier et soulagé à mon tour de constater la belle réussite de cette délégation. J’ai compris, à travers cette expérience, qu’un équipier qui progresse, c’est toute l’équipe qui va de l’avant. Et comme je fais partie de l’équipe : je progresse aussi !
Comme le dit ce proverbe africain : « Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin ».
Si vous avez une bonne estime de vous-même et que vous souhaitez surfer sur la vague en permanence, alors vous verrez que déléguer vous évitera de couler.
Votre capacité à vous reposer sur les autres va à terme vous faire gagner un temps précieux, qui vous permettra de focaliser sur les activités que vous préférez et qui font de vous un spécialiste en la matière.
Vous allez ainsi devenir un expert dans votre domaine ainsi qu’une personne très utile.
Á défaut de boire la tasse, vous goûterez bien plus souvent les bulles du succès !

3. La peur de perdre le contrôle

Ne croyez pas que déléguer diminue votre rôle en tant que leader.
Bien au contraire, vous montrerez ainsi que vous savez répartir les tâches en fonction des spécificités de chacun et c’est un signe de confiance que votre équipe saura reconnaître.
Vous aurez, au préalable, bien identifié ce qu’on ne pourra pas faire à votre place de responsable d’équipe, où vous êtes irremplaçable !
Pour ma part, mon domaine est l’encadrement et l’organisation des équipes, cela tombe bien.
Si vous savez présenter avec un minimum de préparation et un encadrement minutieux ce que vous attendez de l’autre, quand et pourquoi, vous ne perdrez jamais en crédibilité.
En bref, si vous êtes précis quand vous présentez une mission, c’est l’effet inverse que vous provoquerez : vous conforterez votre rôle de manager, tout en privilégiant votre domaine d’expertise.
Rassurée par votre capacité de gestion humaine, l’équipe sera derrière vous.
Une délégation non improvisée sera non seulement un réel enrichissement pour vous et votre équipe, mais aussi un signe manifeste que vous maîtrisez bien.
Croyez-vous toujours que votre autorité sera remise en question avec une organisation rondement menée ?

4. La peur de perdre en qualité

Déléguer les yeux fermés ? C’est à vos risques et périls !

Attention ! Déléguer ne signifie pas pour autant que vous confiez une mission à quelqu’un et que vous tournez les talons sans un minimum de présence et de consignes explicatives.
Je vous l’ai déjà raconté plus haut, si on ne vérifie pas un tant soit peu comment le travail a été effectué, vous pourrez récolter de mauvaises surprises…
Lorsque vous vous dégagerez de certaines fonctions, vous pourrez constater une baisse de qualité mais qui pourra très vite retrouver son niveau initial.
Vous pourrez aussi avoir l’agréable surprise de la voir augmenter dans certains cas (je vous raconte ça plus loin).
Je me suis aperçu aussi à mes dépens que j’avais tendance à déléguer trop rapidement en début de collaboration. En effet, il est difficile de tout connaître d’une personne, notamment à ses débuts. Aussi vous faudra-t-il un minimum de patience et de persévérance pour percer ses qualités et ses capacités avant de pouvoir lui confier une mission les yeux fermés.
Il sera nécessaire de faire des mises au point avec votre collaborateur :

  1. dans un premier temps, le laisser vous expliquer en ses propres mots ce qu’il a compris de sa tâche et comment il s’y est pris,
  2. ensuite, de ne pas hésiter à lui expliquer les différence entre vos attentes et le résultat,
  3. enfin, discuter ensemble du pourquoi des soucis et de comment y remédier pour la prochaine fois.

Ainsi vous lui permettez de progresser et vous, d’accroître votre confiance en lui.

5. La peur de perdre du temps

C’est vrai lorsque nous commençons à déléguer, nous devons libérer pas mal de temps, mais nous en gagnons beaucoup plus tard. Cela signifie aussi que déléguer se planifie dans l’idéal avant d’en avoir besoin. Avez-vous dans votre agenda une tâche intitulée « former untel pour ceci et cela » ? Oui, vous avez bien lu : non seulement vous n’avez pas le temps, mais en plus vous vous rajoutez du travail !

Ne pas déléguer sous prétexte de perdre du temps, c’est regarder le succès d’aujourd’hui sans chercher à le maintenir pour demain.

Si la peur de perdre du temps aujourd’hui est votre obstacle, il y a de fortes chances (ou malchances) que vous ne parveniez jamais à déléguer.

C’est en refusant de prendre du temps aujourd’hui que vous en perdrez demain.

Avez-vous moins la peur au ventre de déléguer après avoir parcouru cet article ?
Si vous êtes prêt, découvrez dès la semaine prochaine « Comment (bien) déléguer » .
En attendant, dites-moi en commentaire : quelle peur vous freine le plus ?

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